Focus sur la passion de la BD aux USA
Parce qu’à Hollywood, les super-héros sont plus que jamais de sortie, le marché des comics bat régulièrement ses propres records, revenant ainsi aux performances phénoménales qu’il réalisait dans les années 1990, âge d’or de la BD. Le 9e Art est donc loin d’avoir dit son dernier mot auprès du grand public alors qu’on le croyait définitivement réservé aux geeks et autres passionnés puristes. L’été 2018 a confirmé cette tendance qui ne faiblit pas. Ainsi, le plus grand distributeur de comics aux USA, Diamond Comics, annonce avoir écoulé plus de 10,26 millions de comics pendant la seule saison estivale… du jamais vu depuis 1996, il y a 22 ans.
Les USA : la BD à jamais dans la culture populaire
Rentrons un peu plus dans le détail de cette belle éclaircie pour la BD outre-Atlantique. La meilleure performance est à mettre au compte de DC Comics qui rafle la première place avec Harley Quinn # 1, spin-off marrant de Batman. La catégorie des « Graphic Novels » est, quant à elle, dominée par Star Wars : Darth Vader Vol.3. La performance hors-norme de la BD américaine doit aussi beaucoup aux nombreuses références à cette filière dans les films et les séries américaines. La série comique « The Big Bang Theory », à l’écran depuis plus d’une dizaine de décennies, met en scène Sheldon et son colocataire, Leonard, deux geeks endurcis qui passent leurs journées remettre en cause des théories scientifiques, à se chamailler, à jouer à des jeux de rétro-gaming ou… à lire des BD ! D’ailleurs, le gérant du magasin de BD le plus proche, Stuart, est devenu un personnage récurrent de cette série qui rassemblait chaque semaine plusieurs millions d’Américains. De même, la multiplication des Blockbusters hollywoodiens autour de l’univers des super-héros n’est pas étrangère à cette recrudescence de la demande pour les BD aux USA, au Canada mais aussi partout dans le monde. Ce renouveau, on le doit aussi énormément aux nombreux « Comic Con » qui ont lieu chaque année partout dans les Etats-Unis.
New York Comic Con : la convention la plus visitée aux USA
Le New York Comic Con (NYCC) est la plus grande convention américaine de la culture pop. New York, qui est accessoirement la capitale mondiale de la bande dessinée, de l’édition et des médias, accueille chaque année cet évènement haut en couleur dédié à la BD, mais aussi au roman graphique, à l’anime, au manga, aux jeux vidéos, aux figurines, aux films et à la télévision. Elle se déroule dans le Jacob K. Javits Convention Center, sur la 11e Avenue, en Octobre. Des invités de marque viennent attirer des milliers de visiteurs chaque année, comme Kevin Smith, Stan Lee, David Duchovny, Vin Diesel, Jack Black, Adam Savage, Guillermo del Toro ou encore Kevin Bacon.
Dans cette immense convention, les fans du monde entier peuvent satisfaire leur passion pour cet univers si particulier. Le sous-sol 1 rassemble des artistes pour des projections vidéo, des tables rondes, des ateliers et des séances de signature d’autographes. Il faut généralement faire la queue et prendre son mal en patience pour approcher son idole et pouvoir échanger. Le sous-sol 2 compte des jeux, des reconstitutions de décor mythiques de la BD, des écrans, etc. Le sous-sol 3 propose des commerces, des objets de collection, des expositions et des stands de jeux vidéo. L’entrée est payante, et le tarif change chaque année. Si vous n’êtes pas prédisposé à payer les fais d’entrer, vous pouvez vous contenter de flâner dans le quartier à proximité qui propose des cosplays intéressants gratuitement.
Passionné du genre ? On vous conseille de réserver vos places ! Attention : vous devrez faire votre ESTA USA avant de vous rendre aux États-Unis.
La BD en France : sur le modèle américain
Si le marché du livre en France est en baisse continue, celui de la BD est de plus en plus florissant, grâce notamment à l’engouement sans précédent pour les mangas japonais et les comics américains qui ont su perpétuer et faire perdurer la passion du public français pour l’univers. En 2018, il s’est vendu plus de 44 millions d’albums de BD en France, soit une progression de 2,5% en à peine un an, avec un chiffre d’affaires cumulé qui caracole à 510 millions d’euros selon les données publiées par le cabinet GFK. Il s’agit tout simplement d’un record depuis 15 ans… dans une année où aucun nouvel album Astérix n’est venu fausser les chiffres. Si le marché est surtout tiré vers le haut par l’import, il ne faut pas enterrer la BD made in France, car elle fait bonne figure. En effet, les séries cultes qui tournent autour de héros classiques comme Tintin, Blake et Mortimer ou encore Lucky Luke continuent toujours de bien se vendre. Ainsi, le dernier épisode de Lucky Luke, « un cow-boy à Paris », s’est écoulé à plus de 300 000 exemplaires en à peine un an. Encourageant !